Ces 8 capsules sonores ont été réalisées à partir d'entretiens avec des professionnel·les du réseau Louis Guilloux, d'ISM Interprétariat, ainsi que des professionnel·les et des patient·es du centre médicalisé Point H.
L'accueil est une langue étrangère
8 capsules sonores
L’accueil est une langue étrangère est un projet qui s’est étendu de fin 2023 à fin 2024. Il inclut des ateliers radio avec les jeunes d’OMNIA (culminés dans l’émission enregistrée le 16/07/2024), la réalisation des capsules sonores de témoignages autour de l’interprétariat dans l’accès aux soins et le portrait sonore réalisé par Alseny Diallo** et Irene Aurora Paci.
Ce projet a été financé dans le cadre du Contrat Territorial Accueil et Intégration signé entre la métropole, la Ville et l’Etat. Il met en lumière les portraits du personnel et de la patientèle du Point H afin de sensibiliser aux enjeux de l’interprétariat dans l’accès aux soins.
Financé par la DSU et en partenariat avec la DSU-BMO, il est porté par Emmi Leclerc, de la DSU, et Sadil Chouikha, psychologue au Point H. Ces huit capsules sonores ont été réalisées à partir d’entretiens menés avec des professionnelles du réseau Louis Guilloux, des interprètes d’ISM Interprétariat ainsi que des professionnelles et des patients du centre médicalisé Point H.
Ce projet a été présenté en public le 6 décembre 2024 lors de la journée d'étude "La prise en soin des personnes exilées. Médiation transculturelle et enjeux de l'interprétariat" proposée par la Ville de Brest.
C'est ta voix. (Auto)portrait d'Alseny Diallo. Une production radiophonique originale réalisée par Alseny Diallo et Irene Aurora Paci (43', 2024) sera bientot disponible sur Oufipo.fr
La série complète à écouter ici !
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Zahorkhan Abdulrahimzai – 8’
Zahorkhan est à Brest depuis 3 ans et est suivi au Point H. Il prend des cours de français, et son niveau progresse sensiblement. C’est pourquoi désormais sa psychologue commence l’entretien avec lui en français, pour ensuite faire appel à l’interprète. Zahorkhan, lui, il préfère le temps sans interprète : il est en France, il a besoin de cette langue. -
Natia Amirajibi, interprète au Réseau Louis Guilloux – 9’30’’
Natia est arrivée en France en 2012 et le parcours pour arriver à obtenir l’asile a été parsemé d’obstacles. Malgré cela, elle s’est toujours sentie plus libre ici qu’en Géorgie. Et, dès son premier jour français, elle a su qu’elle deviendrait interprète. Dans cet espace entre sa la langue géorgienne et le français, Natia comble la nostalgie pour le pays qu’elle a dû quitter. -
Laëtitia Cabon, infirmière et médiatrice santé au Point H – 14’
Laëtitia nous relate de son double poste au sein de Point H et des évolutions de la structure au fil du temps depuis sa création en 1988. La possibilité de faire appel à l’interprétariat a complètement changé son travail, en apportant d’énormes bienfaits à la prise en soin sous plusieurs aspects. Laëtitia ne cache pas pour autant les difficultés dans l’utilisation de l’interprétariat. Dans ses mots, une véritable notion d’accueil prend forme. -
Jeanne Chugunova, interprète à ISM Interprétariat – 15’
La guerre déclenchée en 2022 entre Russie et Ukraine a eu des retombées sur les ukrainien-nes vivant à l’étranger également. Pivot dans son parcours de vie, l’actualité a reconduit Jeanne vers son métier d’origine, l’interprétariat, qui lui démontre, rencontre après rencontre, qu’elle contribue à la mise en place de bonnes conditions d’accueil de ses compatriotes. Avec empathie, douceur et une grande curiosité : toute la vie se réunit. -
Laura Morel, responsable de l’Observatoire et du plaidoyer, ISM Interprétariat – 10’
L’interprétariat est un enjeu politique qui a strictement à faire avec l’accès et le respects des droits des personnes étrangères. Laura en fait une mission : c’est par son discours que nous en apprenons les tenants et les aboutissants et que nous touchons à ce qui est possible de faire pour vivre dans une société dont on voudrait être fiers. Un court-métrage de l'ISM Interprétariat est à regarder en ligne. -
Anasthasia Rocuët, psychologue au Point H – 11’
Que faire quand ton travail passe par les mots et tu n’as accès qu’aux mots d’une tierce personne ? Anasthasia restitue le soin thérapeutique d’une psychologue clinicienne avec une orientation psychanalytique avec des personnes qui ne parlent pas français. Sans faire un mystère de toute sa complexité, nous apprenons que la relation entre professionnel-les et patient ne peut que s’enrichir grâce au téléphone qui débarque dans le cabinet. -
Pauline Trébuchet, médecin coordinateur du Point H – 13’
La médecine a pour but de cibler les symptômes au plus juste et de faire sentir au patient qu’il-elle est véritablement écouté-e. Pour Pauline, il se situe là le principal enjeu de la rencontre avec les patients. Alors pouvoir comprendre ce que le patient restitue, cela devient incontournable. Pour cela, il nous faut un-e interprète.
8 ) Oksana Vats, coordinatrice Pôle Interprètes au Réseau Louis Guilloux – 5’
Interpréter n’est pas une moindre affaire. Souvent les interprètes doivent traduire des diagnostics compliqués ou véhiculer une histoire dure qui réveille des traumas, et alors pour l’interprète, ce n’est pas simple non plus. Supervision, travail en équipe, être part d’un réseau, ce sont alors les clés pour ne pas se sentir isolé-e en tant qu’interprètes professionnel-les du champ médico-social.
L’accueil est une langue étrangère est dédié à Marine Vlahovic (1985-2024), journaliste et documentariste sonore que Longueur d’ondes estimait depuis des années, et notamment engagée pour la cause du peuple palestinien. Marine est partie, et son travail continuera de nous inspirer dans toute son humanité.