Le magnétophone à bande Revox B77 (fabriqué entre 1977 et 1986) a comme première fonction d'enregistrer et de restituer des sons dans une qualité dite de haute-fidélité. Depuis la fin des années 80, Anne-Julie Rollet et Jérôme Noetinger travaillent à leur manière et de leur côté avec ce magnétophone sur scène pour jouer avec, et donc l’instrumentaliser. On peut enregistrer en direct via différents types de micros (dynamique, contact, électromagnétique…), détourner d'autres sources audios (lecteur audio, téléphone, radio…), et des sources instrumentales également.
Travailler avec des boucles permet d'enregistrer et de réécouter aussitôt cet enregistrement, d'en modifier la lecture, la vitesse, le défilement, etc. On est en contact direct avec le son via la bande magnétique. Il s'agit d'un acte de récupération et de détournement dans la grande tradition des avant-gardes du 20ème siècle.
La radio - autant émettrice que réceptrice - est une porte ouverte sur d’infinies situations sonores allant du bruit blanc au plus infâme des discours en passant par la musique ou la poésie.
Reliés l’un à l’autre, ces deux outils créent un dispositif de jeu électroacoustique que se propose d’aborder cette formation.
Cet atelier proposera une approche de l'improvisation électroacoustique en groupe avec des outils électroacoustiques, tels que radio, micro et magnétophone à bande. Comment détourner des machines, les instrumentaliser et les rejouer ensuite à travers les hauts-parleurs ?
Et l'on n'oubliera pas que dans une pratique expérimentale de la musique, le processus de fabrication est aussi, voire plus, important que le résultat.